Reconnaître les émotions et les comportements pour bien vivre son  deuil.

 

 

SOMMAIRE

 

Colère et agressivité

 

Angoisse et peur

 

Le sentiment de Culpabilité

 

La honte

 

Dépression et désespoir

 

 

 

 

 

 

Colère et agressivité

La colère et l’agressivité sont des réactions normales après la perte d’une personne. On est en colère contre le défunt, qui négligeait sa santé, qui abandonne sa famille, qui laisse les survivants se débrouillés seuls. Aussi, On se sent mal d’éprouver ce sentiment parce qu’il est socialement peut acceptable de dire du mal d’un mort, ou de lui reprocher sa mort, sauf éventuellement lors d’un suicide. L’agressivité dirigée vers soi-même peut amener à l’autodestruction. Ne plus se sentir digne, sa faire du tort, se rendre la vie difficile.

 

 

Plus fréquemment l’agressivité s’adresse à d’autres. Aux couples qui s’embrassent dans la rue, aux femmes enceintes, plus particulièrement quand elles ont perdu un enfant… La difficulté quand l’agressivité s’adresse aux proches est de comprendre que cette agressivité ne leur est pas destinée, mais qu’elle s’exprime face à quelqu’un de confiance. Ceci peut être encore plus dur si elle s’adresse à un autre membre de la famille, souffrant lui aussi de la même perte. Devoir en même temps supporter l’agressivité, et vivre son propre chagrin, est dur à vivre. Des relations peuvent se rompre et des familles se disputer.

 

 

Accepter la colère et l’agressivité sera plus facile en sachant que c’est une réaction normale à la perte d’un être cher ou de quelque chose de précieux. Il vaut mieux pouvoir encourager l’agressivité de la personne en toute conscience pour qu’elle ne se déverse pas de façon anarchique, et ne se transforme pas en amertume

 

 

 

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Angoisse et peur

Devant l’inconnu la plupart des gens éprouvent angoisse et peur. Dans les situations de perte, l’inconnu n’est pas seulement le fait de devoir continuer sans l’être cher, c’est aussi l’expérience d’intensité jamais éprouvée. Lorsque surgit des douleurs intenses, crises de larmes, inattendues, elles minent la confiance en soi. On se projette sur de nouvelles activités pour compenser notre tristesse. Soudain nous sommes envahis par encore plus de tristesse. Le défunt nous renvoie à chaque chose que nous ne faisons lus avec lui…On veut par exemple parler du disparu avec un ami, mais la douleur nous coupe la parole.

 

 

À tout moment peut survenir l’angoisse d’une nouvelle perte. Si la mort a frappé si brutalement, pourquoi n’y aurait-il pas une nouvelle perte brutale Quand une perte de quelque chose, ou de quelqu’un d’aimé nous arrive, c’est souvent vécu comme la perte de soi-même.   Ceci est particulièrement intense quand on perd un enfant.

 

 

 

Le sentiment de culpabilité

La culpabilité est toujours omniprésente et il y a plusieurs raisons à cela, Tout d’abord il y l’ambivalence de sentiments positifs et négatifs. Dans l’amour que l’on porte à quelqu’un, il y a toujours un aspect qui a pu nous irriter. On pourra se sentir coupable de choses qu’on a faites ou au contraire, omises. Malgré toute la bonne bonté, on se sent coupable de ne pas avoir pu dire ceci ou cela. On se sent coupable d’être vivant quand l’autre est mort, et coupable de ses sentir soulagé d’une mort après une longue maladie.

 

En fait il y a deux types de culpabilité.

 

Une culpabilité injustifiée, sans rapport avec ce qui s’est réellement passé et d’autres proviennent d’attentes irréalistes du fait de croire qu’on aurait être plus patient, plus attentif, être moins égoïste… Dire que ça ne sert à rien de se sentir coupable est une façon de nier la culpabilité. Même si la culpabilité est inutile dans certains cas, l’expression peut délivrer.

 

 

Le deuxième type est la culpabilité justifiée qui peut avoir une relation entre ce que nous avons fait ou omis de faire, et un tort important causé à la personne décédée. Dans ces situations la culpabilité peut être destructrice. Pour se réparer vous pouvez tenter une réparation en effectuant un travail altruiste. En tout état de cause il faut déjà apprendre à reconnaître que notre comportement protecteur ou défensif nous a fait agir à l’insu de la personne décédée.

 

 

 

La honte

La honte est proche de la culpabilité. C’est ce que l’homme éprouve quand il n’arrive pas à garder une bonne image de lui-même. La honte reste souvent cachée sous l’agressivité, la révolte ou de la dénégation. On peut être honteux de se mettre dans des états que les autres ne nous reconnaissaient pas. Un enfant peut se senti honteux de ne plus avoir de papa. Une veuve est honteuse de son statut d’isolée…

 

 

 

Dépression et désespoir

La dépression et le désespoir sont les émotions auxquelles on s’attend le plus quand on parle de perte. On peut se sentir triste, sombre abattu. On ne profite plus des choses agréables. On se sent vidé, apathique. Sans goût, ni énergie. Le regard sur l’avenir est pessimiste, voire désespéré. On se sent victime. On pleure de façon inattendue, les larmes sont toujours prêtes à jaillir. Parfois on a l’impression de perdre le contrôle de la situation, d’être trop sensible, vulnérable.

La vie n’a plus de sens. On se fait des reproches. Honte et culpabilité continuent de miner la confiance en soi. On se sent dépendant, réagissant de façon infantile. Pour l’entourage familial, les amis, les collègues, ceci n’est pas facile. Il faut qu’ils veillent à ne pas conseiller, encore moins critiquer. Dans le deuil, on a besoin d’attention pour ce qu’on éprouve. Ce qui aide c’est quelqu’un qui fait comprendre que la tristesse a le droit d’exister et d’être exprimée.

 

 

 

Pensées obsédantes après le deuil

Être préoccupé en permanence par le défunt, par les circonstances de la mort est une réaction naturelle. Repenser, reconstruire les événements permet de reprendre prise sur la réalité. Même si on ne peut revenir en arrière, construire en pensée une impression de prévisibilité, de capacité de contrôle, diminue la crainte d’un imprévisible absolu.

 

C’est le désir d’annihiler la perte. On reste en présence du mort, ne fût-ce qu’en pensées. C’est tenter de s’accrocher à lui, en repassant dans sa tête des idées, des images, en créant des circonstances même irréelles pour être avec lui. On regarde par exemple longuement une photo, on relit des lettres. C’est seulement un problème quand cela prend trop de temps et d’énergie, au point de couper, longtemps après le décès la personne en deuil de la vie quotidienne.

 

Retrouvez la 3 -ème partie avec les symptômes et comportements après le deuil :

Identification après le deuil
Idéalisation après un deuil
Idées de suicide après un deuil
Les relations sociales après un deuil
Symptômes physiques après le deuil
Sexualité après le deuil
Être accompagné dans le processus du deuil ou de « séparation »

 

 

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