Découvrez que vos angoisses récurrentes ont peut-être une origine avec une peur de l’abandon.

 

 

 

 

Lors du premier entretien, il évoque la difficulté de se retrouver seul. En effet la solitude, quand elle devient menaçante, la peur de l’abandon en est parfois le vecteur. Voici son récit :  » je fais tout pour ne pas me retrouver seul, et je m’arrange pour trouver des subterfuges en faisant croire aux autres que j’ai besoin d’eux, pour diverses raisons. J’ai le sentiment de vivre à côté de ma vie, et lorsque qu’en fin de journée la soir arrive, je rentre dans un état de déprime, comme quand la nuit tombe, on ne peut l’empêcher de tomber.

 

Le noir tombe sur moi, et c’est justement des idées noires qui me hantent de plus en plus, qui m’ont poussé à vous appelle. J’ai été hospitalisé pour une dépression sévère, et malgré le traitement qui me plonge dans un état léthargique, j’ai toujours des idées noires. Je ne savais plus quoi faire, et j’ai trouvé sur internet un article qui parle de la solitude inhérente à l’abandon. Vous êtes mon dernier espoir.

 

« Je lui demande comment se manifeste sa solitude, et il me relate son histoire : »

 

 » je suis divorcé depuis 6 mois, mais je n’arrive pas à m’en remettre. J’ai deux filles, et je souffre de ne plus les voir. J’aime toujours ma femme, et je fais tout pour essayer de la récupérer.

 

 

 

 

« Pourquoi avez-vous divorcé ? »

 

« Elle me reprochait sans cesse mes réactions infantiles, que je jouais trop avec les filles, et que je n’agissais pas lorsqu’il fallait faire preuve d’autorité. Elle me disait : « je ne suis pas ta mère   et cela devenait fréquemment un sujet de dispute. Pourtant je faisais des efforts, mais elle n’était jamais satisfaite. Je ne prenais pas suffisamment d’initiatives selon elle…Il est vrai que j’avais besoin d’être rassuré en permanence, mais c’est aussi parce qu’elle ne me disait jamais des mots d’amour. J’avais l’impression que je ne valais pas grand-chose à ses yeux.

 

« De façon plus générale, comment sont vos rapports avec autrui, et que faites-vous actuellement comme activité professionnelle ? »

 

 » J’étais éducateur spécialisé pour de jeunes enfants en difficultés, mais j’ai dû arrêter suite mes problèmes de couple. Depuis je tourne en rond dans mon studio, surtout pendant cette période de confinement. J’appelle des amis, et un particulièrement, mais comme on ne peut pas se voir, et qu’il n’a pas répondu à mon dernier message çà m’angoisse. Je me dis tout de suite, qu’il a mieux à faire, que de toute façon je suis un fardeau pour lui, et pour les autres, puisque personne ne m’appelle.

 

« Vous vous sentez abandonne ? »

 

« Oui complétement, et depuis toujours en fait. J’ai toujours peur de ne pas être aimé pour ce que je suis. Maintenant que vous me demandez çà, c’est vrai pour que je m’accroche beaucoup aux autres. »

 

J’interroge Pierre sur sa relation de couple avant qu’il ne devienne père, et il me répond :

 

« Tout allait, bien. Il est vrai que mon épouse me disait que j’en faisais de trop. J’étais au petit soin pour elle. Mais enfin qui peut reprocher à son mari d’être trop, gentil, trop prévenant ? Je ne comprenais pas ses réactions, que je vivais comme du rejet, parce qu’elle repoussait mes avances, et ce refusait à moi sexuellement. Pour autant nous avons eu des enfants, mais j’ai juste eu l’impression d’être là pour lui faire des enfants. Donc après je me suis intéressé à mes filles, et c’est devenu encore pire. La suite vous la connaissez : divorce, garde alternée, perte de mon emploi etc.

 

Après lui avoir poser des questions essentielles sur la manifestation de ses problèmes dans les relations affectives, et sociales, nous faisons le lien avec son histoire personnelle. C’est à dire son enfance, et les rapports avec ses parents, frères et sœurs, et même des personnes qui auraient pu compter pour lui, ou avoir un impact sur ce qu’il est devenu.  Je lui pose donc ces questions et voici ce qu’il en dit.

 

 » Ma mère était très proche de moi, nous avions une relation assez fusionnelle, concernant mes besoins physiques et fondamentaux. Par contre Je ne me souviens pas d’avoir reçu une véritable affection, je ne l’ai jamais entendu dire : « je t’aime ». Mais je me souviens qu’elle partageait beaucoup avec moi ses difficultés de couple. Elle m’en parlait comme si j’étais son confident. C’est un peu confus pour moi de vous raconter çà, parce que je viens de prendre conscience que ce que je croyais être de l’amour, en fait c’était faux, j’étais son déversoir. Je la rassurai, pour avoir son amour.

 

 

 

 

Et comment étaient les rapports avec votre père ?

 

Alors lui, il se foutait pas mal de moi, d’ailleurs il ne s’est jamais intéressé à moi juste pour m’engueuler » Il était souvent absent de la maison à cause de son travail. Nous n’avions aucun échange, et je l’entendais souvent dire :  » toujours derrière les jupons de sa mère celui-là. Il va devenir une vraie chochotte » !

 

Avec le recul, il n’avait pas tort, je suis devenu extrêmes sensible, et j’ai peur de tout. Je me sens mal à vous raconter tout ça, j’ai ne valu rien, je ne suis rien en fait.

 

 

 

 

Diagnostique d’abandon :

 

Pierre recherche à compenser une carence affective maternelle, ou ses vrais besoins n’ont pas été assouvis. Pour autant il reproduit un schéma ambivalent, ou il a agi comme un enfant envers son épouse. « L’enfant en lui  » a besoin d’être rassuré, et c’est pour cela qu’il en fait beaucoup pour obtenir l’approbation.

 

Secondairement il tend à vouloir reproduire cette fusion avec les autres, en leur mettant une grande pression. Ne pouvant pas satisfaire ses attentes, il déprime, et le sentiment de culpabilité inconscient se traduit par cette interprétation subjective ou il se dit : « je ne vaux rien, je suis nul etc.

 

Puis il y son père qui n’a pas été structurant, mais bien au contraire, il a renforcé sa sensibilité en lui faisant perdre confiance sur ses potentialités. Il a constamment besoin d’être rassuré, et doute de ses capacités en permanence. Aussi il choisit un métier en rapport avec les enfants dont le but est de s’autoréparer.

 

 

 

 

Thérapie de l’abandon :

 

Le travail thérapeutique a permis de :

Renforcer l’estime personnelle,

De libérer les émotions négatives,

De reconditionner les schémas identificatoires « valeurs, croyances »,

De mettre en place de nouveaux comportements « apprentissage et désensibilisation de situations anxiogènes »,

Techniques de re parentage « amour de soi et déculpabilisation etc. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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