Les conflits parent adolescent sont-ils inévitables. Est-il nécessaire à l’évolution? Comment désamorcer les conflits avec les adolescents?

 

 

 

 

 

 

Comment désamorcer avec les conflits avec l’adolescent t trouver le juste milieu entre une autorité trop rigide et une attitude laxiste? Est-ce que la crise de l’adolescence est un passage obligatoire pour tous ou seulement traversé et éprouvé par certains adolescents. En d’autres termes, la crise d’adolescence est-elle universelle et inéluctable ?

 

 

 

 

La crise de l’adolescence

 

 

 

 

L’adolescence implique forcément une crise, même si elle ne transparaît pas ouvertement. Elle se manifeste parfois avec violence (conflits, fugues) mais elle peut aussi être intériorisée et ne pas donner lieu à des comportements hostiles ou à des tensions relationnelles sévères. Il s’avère que la crise est un symptôme de bonne évolution psychique et que, s’il n’y a pas de crise, le sujet reste un éternel adolescent.

 

Dans ce cas l’adolescent peut ne pas parvenir à l’indépendance et rester dans la structure parentale définitivement ou encore se comporter comme un adulte irresponsable et immature. Il est d’ailleurs possible que la crise d’adolescence qui  n’a pas été vécu à l’époque soit vécue à quarante ans, par exemple.

 

Si la crise est reconnue par essence comme violente, elle n’est pas toujours exprimée par des paroles, des faits ou de actes. Il ne faut donc pas conclure qu’il n’y a pas eu de crises parce qu’il ou elle n’a pas posé de problèmes. La crise a pu être totalement intériorisée et la violence se traduisant par de conflits internes produisant des symptômes plus marqués tels que : repli sur soi, timidité excessive, manque de confiance, dépression.

 

 

Les relations parents-adolescent

 

 

 

La gravité et l’intensité des problèmes qui se posent à l’adolescence dépendant étroitement de la qualité de l’environnement affectif depuis la naissance jusqu’à  la liberté. Une petite enfance heureuse et équilibrée réduit considérablement la portée des dissensions et des conflits rencontrés au moment de l’adolescence. Dans le cas contraire, si l’enfant a manqué de soins, de communication ou d’amour, les oppositions s’en trouvent accrues.

 

L’adolescent confronte de plein fouet ses parents à leurs responsabilités. Et ils doivent effectivement assumer leurs responsabilités. Le désir d’être un « bon »parent ne doit pas non plus être motivé par la volonté d’échapper aux problèmes et aux conflits. De même les conflits ne doivent être interprétés comme un échec de l’autorité parentale. Etre un bon parent; c’est permettre à son enfant de devenir un adulte bien dans sa peau, responsable et équilibré.

Pour survivre aux attaques les parents doivent trouver un juste compromis. S’ils s’obstinent dans une autorité sans écoute ni dialogue, ils attisent les conflits et les oppositions. S’ils renoncent à leurs rôles de parent, ils donnent à l’adolescent le sentiment « un tout pouvoir ». C’est ce qu’exprime symboliquement Winnicott, par grandir, « c’est tuer ses parents ».

 

La transition est aussi difficile à vivre pour l’adolescent que pour les parents. Bien que l’entente est généralement meilleure avec la mère  (le père incarnant une autorité plus rigide) il ne faut pas sous-estimer qu’une relation trop exclusive avec l’enfant va générer une dépendance maternelle qui aura des conséquences par la suite.

 

 

 

 

Les contradictions de l’adolescent

 

 

 

 

Le fait d’être entre deux mondes, celui de l’enfant et celui de l’adulte, se traduit chez l’adolescent par des comportements contradictoires. Sur le plan affectif les adolescents sont à la fois très demandeurs (ils ont besoin que l’on s’occupe d’eux, qu’on les écoute) et très indépendants (ils veulent pouvoir sortir à leur guise avec les amis qu’ils ont choisis). Ils alternent entre le besoin d’être câlinés, et le rejet des remarques, des préoccupations et des conseils parentaux.

 

Les contradictions ressortent dans la relation à la nourriture. J’ai déjà évoqué l’anorexie et la boulimie. Il y a souvent une régression à l’âge où les parents disaient : « Mange pour grandir ». Il s’agit inconsciemment pour l’ado de redevenir (ou de rester) le petit enfant sur lequel on veillait.

 

Le meilleur service que les parents puissent faire à leurs enfants, ce n’est plus « mange pour grandir » mais « sort pour grandir ». Sortir est une nécessité pour que l’adolescent « grandisse » Se référant aux nombreuses plaintes des parents qui reprochent à leurs enfants de prendre la maison pour un hôtel, nous pouvons leur dire que si l’enfant revient avec plaisir, c’est qu’il se sent bien chez lui et c’est un gage d’amour et d’estime.

 

Bien sûr il paraît néanmoins naturel que les parents  se sentent quelque peu utilisés  par leur enfant qui prend ce qui l’intéresse et rejette le reste. C’est pourquoi il est également important de le responsabiliser en partie : l’inciter à participer aux tâches de la maison, à faire des petits boulots pour acquérir une indépendance financière progressive, et à respecter le rythme de la famille.

 

 

Les projections parentales

Comment être tout à fait objectif avec l’adolescent, lorsqu’il se prend déjà pour un adulte, alors que dans ses faits et gestes, il démontre le contraire? Comment ne pas projeter également nos propres désirs, et les valeurs qui ne vont pas leur corresponde? Il est bon de discerner ce que veut l’ado, et ce que vous voulez pour lui. En fait vous le voulez surtout pour vous. C’est un vaste sujet que je ne traiterai pas ici, mais vous retrouverez parmi les articles:

Le conflit mère et fille et La mère envahissante. 

Bien sûr le père n’est pas laisser pour contre compte. Son autorité peut soit: permettre l’équilibre avec la bienveillance maternelle, soit: créer un déséquilibre avec les désaccords de leur couple. Par identification l’enfant devenu ado aura des réactions extrêmes et ambivalentes.

 

 

 

 

 

 

Comment désamorcer les conflits avec les adolescents?

 

 

 

 

Responsabiliser l’adolescent

Responsabiliser trop tôt ou trop vite l’adolescent, c’est l’obliger à prendre en charge des décisions ou des situations trop lourdes pour son âge. Ne pas le responsabiliser du tout, c’est l’infantiliser et freiner sa maturation psychique.

Il faut l’inciter au fur et à mesure qu’il grandit, à assumer les conséquences de ses actes. Par contre il ne faut pas le confronter du jour au lendemain. L’adolescence est longue et le temps est un facteur sacré et irremplaçable. Cela ne signifie pas qu’il ne faut lui confier aucune responsabilité, mais tant qu’il y a croissance psychologique, affective et intellectuelle, la responsabilité finale doit être prise par les figures parentales.

Il est important que l’adolescent sache qu’il peut compter sur eux, qu’ils sont là et qu’ils seront toujours là. Cette relation d’amour et de confiance ne peut que l’inciter à respecter ses parents, et en retour, à leur montrer qu’eux aussi peuvent avoir confiance en lui.

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