Le sentiment de honte de Jean-Pierre était lié à une anxiété chronique!

 

 

 

J’avais reçu Jean-Pierre en consultation parce qu’il souffrait d’anxiété chronique. Il avait toujours peur de ne pas être à la hauteur des nouveaux projets qu’on lui assignait. Il anticipait négativement toutes les situations nouvelles, ce qui l’empêchait de dormir. Il lui arrivait aussi de vomir la veille d’une réunion. C’était une personne qui ne maîtrisait pas du tout ses émotions, d’ailleurs ils les avaient toujours réprimées.

 

Les repas de famille ou autres invitations l’angoissait  terriblement. Il me disait ne jamais savoir comment il fallait se comporter et ressentait  des nœuds à l’estomac. Sa vie de couple était aussi  toute problématique que sa vie professionnelle. Il ne partageait rien avec son épouse, mais faisait mine que tout allait bien. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus de rapports sexuels. Après investigations sur les origines de ses troubles et les moyens comportementaux proposés pour qu’il puisse gérer les situations aversives, nous nous heurtions devant une résistance.

 

Il n’appliquait pas les recommandations que je lui faisais parce qu’il pensait, disait-il que çà ne pouvait pas marcher!  Passons les étapes subséquentes et venons-en au fait. Jean-Pierre était revenu me revoir, après s’être rendu chez une psychanalyste que son médecin traitant lui avait conseillé parce qu’il trouvait que sa situation n’évoluait pas beaucoup!

 

Et de fait selon les circonstances qui étaient les siennes « s’il n’agissait pas, il ne risquait pas d’évoluer » Et nous savons que si une prise de conscience est nécessaire pour comprendre son  mode de fonctionnement erroné, la pensée ne peut pas se substituer à l’action. Après que nous ayons repris nos séances et par un questionnement approfondi, il m’avoua qu’il avait honte s’il ne réussissait pas. D’où venait sa honte, et pourquoi avoir honte si nous ne réussissons pas?

 

La honte originelle de Jean-Pierre est la croyance selon laquelle il est interdit de décevoir les autres et aussi de se décevoir. Il se refusait de se montrer vulnérable et de surcroît cela entraînait des obligations telles que « je dois et il faut » sinon je ne vaux rien. Donc en plus de se juger sur ce qu’il faisait, il réprimait tout potentiel créatif et affectif.

 

 

Share This