Se sentir abandonnée lorsque l’on se sent toute seule à faire face!
Pourquoi se sentir abandonnée ?
Le sentiment d’abandon
Le manque de soutien
Les sentiments refoulés
Elle se libère de sa blessure d’abandon
Pourquoi se sentir abandonnée ?
Nathalie à 34 ans, mariée et à 3 enfants. En arrêt de travail depuis 3 semaines pour un burn-out, elle vient me consulter parce qu’elle a lu mon article sur la peur de l’abandon. Son médecin généraliste la envoyé voir un psychiatre, et malgré l’ordonnance prescrite, elle se sent très mal à l’idée de reprendre son travail. Elle me parle d’une boule dans la gorge, de douleurs dorsales, de constipation. Elle se réveille la nuit avec des angoisses, et elle est de plus ne plus fatiguée.
Son mari à travaille beaucoup et rentre souvent tard le soir. Parfois il prévient Nathalie à la dernière minute qu’il ne peut pas rentrer pour le repas. De même qu’il lui arrive de ne pas la prévenir du tout. Elle me dit qu’elle s’occupe de ses enfants seule et que c’est difficile, mais que cela ne la dérange pas. D’ailleurs elle est fière d’être une « superwoman », mais son corps et une partie d’elle n’en peut plus de cette vie trop trépidante.
Je poursuis en lui posant la question sur ce qu’elle pense des absences de son mari. Elle me répond que : « De toute façon, avec mon père c’était la même chose, il se déplaçait souvent pour le travail et ma mère devait tout à faire à la maison ». Observons qu’un schéma se répète, mais Nathalie n’a pas vraiment conscience de cette identification.
Le sentiment d’abandon
Je questionne Nathalie, sur le plaisir qu’elle ressent à être dynamique, très active… : » Je me sens utile, et respectée à mon travail. De plus, j’élève mes enfants comme je le veux. ! » « Et qu’est-ce que vous faites pour vous reposer ? Quelles sont les activités qui vous détendent ? » » En fait ça m’angoisse de ne rien faire, j’ai l’impression de perdre mon temps. Et lorsque je suis obligée de ne rien faire, ou d’attendre, j’ai des tas de pensées négatives incongrues qui se bousculent dans ma tête. J’ai comme un nœud dans la poitrine, et dans la gorge »
Il est facile d’observer que la poitrine représente les sièges de nos émotions, et que les douleurs dorsales dépeignent que nous portons trop de responsabilité, que notre fardeau est trop lourd…Il y a toute une gamme d’émotions que Nathalie ne veut pas reconnaître, ressentir et exprimer. Nos émotions sont parfois très anciennes et s’enkystent dans notre vie. Le principe du refoulement est de tenir à l’écart, des choses trop angoissantes pour pouvoir les affronter. Or ces émotions cherchent une issue et c’est par le corps qu’elles se manifestent, et par notre comportement.
Le manque de soutien
Au fil des séances, Nathalie réalise que le manque de soutien de son mari, et ses absences récurrentes, la place dans l’insécurité, mais elle refusait de l’admettre. Elle voulait se montrer forte. Mais aujourd’hui, elle sent de la colère en elle, et s’autorise surtout à l’exprimée. Tout d’abord en consultation et ensuite, en faisant part de son mécontentement à son mari. Après avoir exprimé toutes les tensions de sa colère, Nathalie avait moins mal au dos, et son oppression thoracique à cesser.
Son mari à négocier des arrangements avec son entreprise pour être plus présent. Il s’est même proposé de partager des tâches pour soulager Nathalie. Cependant, elle eut le sentiment qu’il lui enlevait son contrôle, et s’est sentie très vite démunie, et face à elle-même. « Que vais-je faire de mon temps de libre à présent, » Les angoisse sont revenues parce qu’elle n’arrivait pas à renoncer à son rôle de femme super-active. Aussi paradoxale que çà puisse l’être, elle en voulait à son mari d’être prévenant.
Les sentiments refoulés
Les séances se poursuivirent en faisant le lien avec les rapports affectifs qu’elle entretenait avec ses parents. En remontant dans son passé par hypnose, elle put se souvenir de certaines choses qu’elle avait oublié avec son père :
« Souvenez-vous du refoulement que j’ai décrit plus haut. Et bien en régression hypnotique, elle ressenti une forte rage contre père, en se souvenant qu’il préférait à elle, ses jeunes frères, alors qu’elle faisait tout pour recevoir son attention. Comme sa mère était très dépressive, elle se déchargeait sur elle pour assumer une grande part de responsabilité. Observons que la prise de responsabilité par défaut, mais aussi pour recevoir l’attention du père est prégnante.
Nathalie en faisant beaucoup pour mériter l’attention, ne recevait que des remarques, de l’indifférence de son père. Un soir dès qu’il fut rentré, il s’enquerra de ses jeunes frères, de son épouse et ne prêta pas aucune attention à tout ce qu’elle avait fait dans la maison.
Quant à sa mère, dépressive, ce n’était jamais assez. En fait elle devenait une mère pour sa mère biologique. Du coup, elle se sentait rejetée par son père et abandonnée par sa mère qui ne pouvait lui témoigner de l’amour. Nathalie n’a pu vivre une enfance normale, et comme il est souvent constaté dans mes consultations, les enfants n’ont pas le recul nécessaire dû à leur jeune âge pour comprendre que s’ils ne reçoivent pas d’amour, ce n’est pas parce qu’ils ne le méritent pas, c’est parce que les parents ne savent pas leur en donner.
Elle se libère de sa blessure d’abandon
Nathalie à vécu le rejet du père, l’abandon de sa mère, et l’indifférence de ses frères. Elle s’est construit une carapace durant son enfance pour ne pas ressentir ses émotions « tristesse, colère, culpabilité «. Pour compenser ces manques affectifs, elle est devenue, hyperactive, responsable, courageuse, surinvestie etc. Tout cela dans le but de rechercher la reconnaissance, et l’amour qu’il lui a fait défaut lorsqu’elle était une petite fille.
Le mécanisme de protection est celui-ci : Nathalie, à un profond sentiment de culpabilité de ne pas avoir autant reçu que ses frères. Elle s’en veut de ne pas avoir été suffisamment à la hauteur des attentes de ses parents. Donc elle se « répare » en faisant beaucoup. Cependant elle s’épuise à lutter contre des forces internes qu’elle essaye d’oublier. Ce qui l’a conduit à créer des tensions dans son corps qui finit par lâcher.
Thérapie de l’abandon
Le processus thérapeutique a permis à Nathalie une prise de conscience de son abandon, de l’origine de ses symptômes, et de son comportement hyperactif. La rencontre symbolique avec « la petite fille » en elle, lui a permis de se déculpabiliser, d’écouter ses vrais besoins, tout en se donnant un amour inconditionnel. L’expression salutaire de ses émotions sont passées par 3 étapes fondamentales. 1. Ressentir les émotions refoulées générées par l’abandon. 2. S’autoriser à les exprimer. 3. Les exprimer dans un contexte hypnotique, et en jeux de rôles.
Elle apprit à gérer son temps d’investissement dans le travail, de s’accorder des temps de repos, et de s’autoriser des loisirs qu’elle mettait de côté sous prétexte qu’elle n’avait pas les temps. Elle put enfin reconnaître ses vrais besoins et les affirmer sans se sentir coupable de profiter de la vie.
Si vous aussi vous vous sentez abandonné(e), peut-être que des blessures plus anciennes s’expriment par votre surinvestissement professionnel, ou dans vos relations. Dans ce cas, demandez gracieusement l’entretien de 15 minutes pour faire la point sur votre situation?