Comment traiter les troubles bipolaires?

 

 

L’accès maniaque

 

L’accès mélancolique

 

Comment traiter les troubles bipolaires ou maniaco-depressifs?

 

 

La psychose maniaco-dépressive est une affection mentale caractérisée par la survenue périodique de troubles paroxystiques de l’humeur.

On parle de troubles bipolaires pour les accès d’exaltation de dépression, et de troubles unipolaires quand chez un même sujet les accès qui se succèdent sont toujours du même type au fil de l’évolution. Les psychoses maniaco-dépressives ont une forte composante génétique.

 

 

 

L’accès maniaque

 

 

 

L’accès maniaque est un état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisé par l’exaltation de l’humeur et un déchaînement des pulsions instinctivo-affectives. Le début survient une fois sur trois après un stress psycho-social apparemment déclenchant. Il est parfois progressif mais rapide (quelques heures à quelques jours), marqué par une phase croissante d’exaltation, voire de dépression.

Chez certains malades, il se produit un véritable signal-symptôme identique lors de chaque accès qui marque le début de la crise, et renseigne l’entourage sur l’imminence de la rechute. Cela se traduit par des achats compulsifs, des idées de grandeur etc.) Souvent, le départ est brutal, la personne est enjouée, les yeux brillants et le visage animé, agité, moqueur, sarcastique et familier. Il est rieur chantant ou parlant sans cesse habillé de façon débraillée ou extravagante. L’examen permet de décrire quatre types de troubles :

 

Troubles de l’humeur
  • Hyper thymie expansive avec exaltation ;
  • Hyper syntonie à l’entourage ;
  • Euphorie et optimisme effréné ;
  • Labilité thymique (rires-larmes, joie-colère) ;
  • Débordement instinctivo-affectif et excitation érotique.

 

Troubles intellectuels
  • Accélération de tous les processus psychiques avec exaltation de la mémoire (hypermnésie) et exaltation de l’imagination aboutissant à des ;
  • Fabulations pseudo-délirantes avec des thèmes de grandeur ;
  • Fuite des idées avec associations superficielles, chaotiques et sans lien logique entre les propos.

 

Troubles de l’activité
  • Agitation incessante avec hyper activité ;
  • Augmentation de la sociabilité (reprise de contacts, téléphone) ;
  • Exaltation sexuelle, propos érotiques et troubles du comportement possibles (gestes déplacés, exhibitionnisme, etc.) ;
  • Théâtralisme et ludisme incluant l’interlocuteur ;
  • Logorrhée (flot continuel de paroles) ;
  • Excès en tous genres : (boissons alcool), alimentation, tabagisme, drogues diverses ;

 

Troubles somatiques
  • Insomnie constante et durable ;
  • Hyperthymie légère avec tachycardie ;
  • Amaigrissement malgré la polyphagie et la polydipsie
  • Aménorrhée fréquente.

 

 

 

 

L’accès mélancolique

 

 

L’accès mélancolique, qui s’oppose point par point à l’accès de manie, est  « un état de dépression intense vécu avec un sentiment de douleur morale et caractérisé par le ralentissement et l’inhibition des fonctions psychiques et psychomotrices. Le début survient une fois sur trois après un stress psycho-social apparemment déclenchant. Il est le plus souvent insidieux, s’étendant à quelques semaines à quelques mois et est marqué par les signes suivants :

  • Asthénie, anorexie, aboulie ;
  • Céphalées, constipation, insomnie;
  • Désintérêt et ralentissement des activités professionnelles et/ ou ménagères.

 

 

Comportement dépressif

La présentation est déjà évocatrice car le patient est immobile, couché ou assis, triste ou désespéré, les yeux fixes, et les sourcils froncés, accablé et silencieux. Il pleure ou se lamente. L’examen permet de décrire quatre types de trouble.

 

L’inhibition psychomotrice

L’inhibition psychomotrice se décompose en une inhibition physique :

  • Asthénie extrême et aboulie rendant difficile les actes les plus élémentaires et en une inhibition psychique ;
  • Monoïdéisme, synthèses mentales impossibles, semi-mutisme ou mutisme complet.

 

 

La douleur morale

La douleur morale réalise un tableau de dépression profonde, c’est-à-dire de souffrance morale avec désespoir, dégoût et anhédonie. Classiquement cette douleur se décompose en :

  • Une tristesse foncière résistant aux sollicitudes extérieures ;
  • Un sentiment de culpabilité avec auto-accusation de faits le plus souvent insignifiants, d’autodépréciation, d’impuissance et d’improductivité, d’incapacité et d’indignité ;
  • Une asthénie affective ;
  • Un pessimisme et une péjoration foncière de l’avenir qui apparaît bouché ;
  • Une hypocondrie avec sensation d’être « pourri » et contagieux, mais fautif et non malade ;
  • Un sentiment d’incurabilité absolue.

 

 

Les conduites suicidaires

Les conduites suicidaires résultent des idées de mort au centre des accès mélancoliques car elles sont perçues comme une solution d’apaisement et d’expiation. Chez certains malades, seule l’importance de l’inhibition évite le passage à l’acte. La recherche de la mort peut entraîner (refus d’aliments, automutilation, TS à tout moment par raptus ou longue préméditation, souvent de façon brutale.

Des troubles somatiques

Des troubles somatiques  peuvent exister à type d’anorexie et de constipation, d’insomnie de la seconde partie de la nuit ou totale, d’aménorrhée fréquente.

Evolution

L’accès mélancolique guérit spontanément en six ou sept mois et en un à deux mois sous l’effet des thérapeutiques modernes. Mais le risque de suicide est grand pendant encore toute la période de guérison à cause de la levée de l’inhibition.

 

 

 

Traitement des troubles bipolaires ou maniaco-dépressif

Dans les deux cas le traitement se borne à une hospitalisation le plus tôt possible parfois à la demande de un tiers.  Le protocole médicamenteux est fonction de la gravité mais on peut associer les neuroleptiques, les antidépresseurs, les anxiolytiques etc. Les psychothérapies peuvent s’avérer utiles surtout quand l’environnement joue un rôle important.

 

 

Share This